Theodore Lokakao, expert en environnement et chef des travaux à la section météorologie de l'Institut supérieur des techniques appliquées(ISTA) Ndolo estime que les dégâts que cause la pluie à Kinshasa sont liés à la vétusté du réseau d'assainissement de Kinshasa. Il propose de les redimensionner.
"Le réseau d'assainissement de la ville [de Kinshasa] date de la colonisation et il est resté le même jusqu'aujourd'hui. Or les dimensions de ces réseaux étaient [conçues] en fonction des la moyenne pluviométrique de ces temps. Aujourd'hui, comme les précipitations sont en train d'augmenter, ce réseau demande d'être redimensionnés pour pouvoir collecter ces quantités d'eau qui tombent actuellement", recommande Theodore Lokakao. Il plaide aussi pour le curage régulier des rivières de Kinshasa et à l'éducation de la population. "Les rivières de Kinshasa posent un problème. Elles ne sont pas curées. D'abord, le long de ces rivières, les occupations anarchiques sont légion. En plus, les quantités des sables qui sont amenées dans ces rivières à partir des zones collinaires [communes de Makala, Selembao et autres], ces sables rentrent dans les rivières et réduisent le tirant d'eau de ces rivières. En plus, des gens ont construit sur des caniveaux et tous les déchets y sont jetés. Les caniveaux servent aujourd'hui des dépotoirs sauvages. Il y a une éducation environnementale de la population qui doit se faire", propose l'expert. Pour lui, les dispositions doivent être prises pour mettre en place un nouveau réseau parce que les moyennes des pluies seront revues à la hausse cette année à Kinshasa. "Les études faites au niveau de l'organisation météorologique mondiale démontrent que les pluies moyennes de la ville de Kinshasa qui étaient de 1 400 mm par an vont passer à 1 700 mm par an, notamment au cours de cette année", précise Theodore Lokakao.
Plusieurs quartiers de Kinshasa ont été inondés après la forte pluie de mardi 7 février dans la matinée. Deux personnes sont mortes et deux autres portées disparues dans la commune de Barumbu, selon un bilan provisoire établi par le gouvernement provincial de Kinshasa.
Radio Okapi (Kinshasa) – AllAfrica